Journal de Justy Winsley

NE PAS LIRE

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Mardi 14 mai 14h23

C'est officiel je déteste l'infirmière. Comment peut-elle être aussi méchante ? Je vais tout écrire ici pour bien m'en rappeler et «laisser libre court à mes émotions» comme elle le dit si bien.

J'étais donc en cours de techno (une matière passionnante..) quand ma tête se fit lourde et se mit à tourner. Je commençais petit à petit à ne plus rien voir. Kenny mon voisin avec qui nous faisions une recherche sur le PC n'était plus qu'un léger flou. Il a directement remarqué que quelque chose n'allait pas -le pauvre déjà qu'il me trouve bizarre, je sais je l'ai entendu dans le self l'autre jour ; il parlait avec les autres footballeurs à la table des footballeurs et quand je suis passée près d'eux ils me regardaient d'un air ahuri- et a du avoir peur du coup il a couru vers l'infirmerie, il doit avoir une sacrée pointe de vitesse car 40 secondes après, l'infirmière était arrivée dans la salle de classe de Monsieur Henri. Les entraînements de vitesse au football dont il me parle souvent doivent porter leurs fruits.

Après ça, je ne me souviens plus de rien. Peut-être que j'ai perdu connaissance ou que je me suis endormie.. Je ne sais pas. En tout cas, l'infime infirmière Mme Dexty s'est charger de me décrire ce qui c'est passé en insistant bien sur les points les plus gênants. Selon elle, j'ai perdue connaissance et je suis «tombée dans les bras de mon tendre camarade, Kenny» puis il ne savait pas quoi faire donc l’infirmière a demandée à Elie (il fallait bien sur qu'elle demande à la personne qui m'aime le moins dans cette classe) d'aller chercher une civière avec Richy afin de transporter leur « petite camarade».

Le reste de l'histoire n'a pas d'importance et de toute façon je ne m'en souviens plus tellement ce qu'a dit Mme Dexty par la suite m'a énervé. A la fin de ce petit résumé, elle m'a demandé si tout allait bien dans ma vie. J'ai premièrement cru qu'elle était devenue gentille, comme la fois où Billy était tombée du haut des escaliers et que l'infirmière avait été « adorable » et lui avait donné des bonbons. Billy était restée 3 semaines dans des plâtres mais elle m'avait dit que les bonbons l'aidaient à oublier ses souffrances; donc je lui ai naïvement confier que ça pourrait aller mieux, puis elle a sorti son regard assassin. A ce moment là, elle ressemblait à une hyène qui s’apprêtait à dévorer sa proie. D'une voix mielleuse qui se voulait sympathique (mais qui donnait tout sauf une sensation de sympathie) elle m'a demandé d'être plus précise dans ma réponse. J'étais dans une impasse, je ne savais plus quoi dire alors je me suis tue. Ses yeux continuaient de me fusiller. Elle ne parlait pas non plus. J'ai donc pris la parole :

«-Hé bien ce n'est rien. Juste qu'en ce moment mes parents sont très occupés et cela me met de mauvaise humeur.

Elle ne semblait pas convaincue de la sincérité de ma réponse.

-Cela ne m'étonne pas de la part de tes parents, Justine. Ils n'ont jamais été très responsable envers leurs enfants. Je me souviens bien de Thomas, il n'arrivait jamais à l'heure en cours car ta mère oubliait de faire sonner son réveil ou le sien. Et quand bien même il arrivait à l'heure, il n'avait pas manger..»

Je ne sais pas ce qui m'a le plus énerver dans sa réponse ; qu'elle parle ainsi de ma famille ou qu'elle ose m'appeler par mon vrai prénom: JUSTINE. Plus personne ne m'appelle ainsi depuis le premier jour du collège, lorsque j'avais, prise de colère, casser ma table en cours de Physique car la professeur ne cessait de m'appeler Justine. Je devrait peut-être refaire la même chose avec l'infirmière. Casser cette table jaune urine devant ces propres yeux craintifs et lui crier dessus «NE M'APPELER PLUS JAMAIS JUSTINE, COMPRIS ?!» Je ne sais pas ce qui c'est passer dans la tête de mes parents quand ils ont choisi mon prénom. Justin pour un garçon c'est bon, pour une fille Julie ou Justy font l'affaire, mais alors Justine ?! Mme Dexty m'interrompit dans mes réflexions

«- A ce propos, si jamais tu ne souhaites pas parler de tes problèmes avec moi, en me fixant d'un air plus que sévère ; je te donnes ce journal. Ecris dedans tout ce que tu penses, cela t'aidera à évacuer les ondes négatives. En plus, tout ce qui y sera écrit restera secret. Profites-en.» Elle me tendit un petit cahier avec une couverture rugueuse violette. Bizarrement, ce cahier n'est pas trop moche. Je verrais bien par la suite si je l'utilise ou pas.